Le DPE, un marqueur énergétique incontournable
Alors qu’elle a pour objectifs affichés de combattre la précarité énergétique et de lutter contre l’habitat indigne en enjoignant (progressivement mais fermement !) les propriétaires de réaliser des travaux de rénovation énergétique dans leurs logements si les performances de ceux-ci se situent en deçà des seuils légaux, la loi Climat et Résilience d’août 2021 et la réforme dont a fait l’objet le DPE sont perçues comme injustes par bon nombre de bailleurs.
Rappelons qu’à l’issue du DPE, une étiquette énergétique allant de la lettre A à la lettre G est attribuée au logement diagnostiqué, A désignant les biens immobiliers les moins consommateurs d’énergie et G les plus voraces.
Selon les chiffres que nous avons recueillis et analysés, en France, 17 % des logements sont des passoires thermiques (classés F et G). D’autre part, alors que ce sont quelque 200 000 biens immobiliers qui tombent aujourd’hui sous le coup de la loi Climat, à l’horizon 2028, 2 000 000 d’habitations seront dans son collimateur.
En effet, échaudés par la perspective conjointe de devoir réaliser des travaux de rénovation énergétique pour pouvoir continuer de les louer et de voir leurs biens se dévaloriser, certains propriétaires se sont résolus à se défaire de leurs logements. Alors qu’en 2020, la part de passoires thermiques proposées à la vente sur se limitait à 11,2 %, elle est passée à 16 % en 2021 pour culminer à 19,2 % en 2022. De plus, il peut néanmoins être utile de préciser que cette hausse de la présence des passoires thermiques parmi nos annonces trouve – pour partie – son origine dans le fait que lesdites annonces sont de plus en plus renseignées en termes de consommation énergétique.
C’est un fait , les annonces en location sont moins nombreuses qu’avant. Mais ce recul est-il corrélé à la réforme du DPE ? D’une part, des propriétaires ont indéniablement décidé de vendre leurs logements plutôt que de financer des travaux de rénovation énergétique pour pouvoir conserver leurs permis de louer. D’autre part, la baisse du volume d’annonces s’explique aussi par la hausse des taux d’intérêts.